Journée internationale de lutte contre les LGBTIphobies

17 mai 2021

Ce soir, en rentrant, je me suis arrêté·e quelques minutes sur la place. Le silence de la nuit, le clapotis de la fontaine, et face à moi, l’Hôtel de Ville illuminé. Je l’ai déjà vu des dizaines de fois habillé de son voile lumineux blanc. Mais ce soir, c’était différent. En regardant ces bandes de couleurs distinctes et fières sur cette vieille pierre, j’ai réalisé quelque chose.

Je me suis souvenu de mes cours de physique au collège. De cette expérience un peu magique où le professeur nous expliquait que la lumière blanche, celle qui nous paraît la plus pure et la plus neutre, n’est en réalité pas une absence de couleur. C’est tout l’inverse. C’est la somme de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

Et là, ça m’a frappé. Il n’y a pas de lumière pure, pas de société vraiment « normale » ou apaisée, tant que tout le panel de personnes n’existe pas, visiblement et librement.

J’ai compris que la société dont je rêve n’est pas une société monochrome où tout le monde serait pareil. Ce n’est pas non plus un endroit où des couleurs existeraient à côté d’une grande « norme » blanche et majoritaire. Non. La société dont je rêve, c’est celle qui a compris que sa plus grande richesse, sa lumière la plus éclatante, naît de l’addition de toutes ses nuances.

J’ai pensé aux jeunes qui se cachent encore, aux aîné·e·s qui n’ont jamais osé, aux parents qui ont peur pour leurs enfants. J’ai pensé aux personnes trans dont on débat de l’existence même, aux personnes bisexuelles qu’on invisibilise, aux couples de même genre qui hésitent encore à se tenir la main dans la rue. Et j’ai pensé aussi à mes ami·e·s hétéros, à mes parents, à ces allié·e·s si précieux·ses qui, par leur soutien, ajoutent leur propre couleur à cet arc-en-ciel de l’humanité.

Chacun·e de nous est une couleur. Tenter d’en effacer une, ou de la forcer à se ternir, c’est appauvrir la lumière de tout le monde.

Alors ce soir, ce n’est pas seulement le mur de la Mairie que j’ai regardé. C’est le reflet de notre humanité et la promesse de ce que nous pouvons devenir. Une lumière blanche, éblouissante, faite de la somme de toutes nos fiertés. Et pour la première fois depuis longtemps, ça m’a donné un espoir immense.

Un simple passant pour qui ce jour là, quelque chose à germé.